BARDEY Barr-adjam. Souvenirs du patron de Rimbaud. Aden-Harar / 1880-1897.

↗ 1880 (08) ↘ 1880 (09) ↗ 1881 (04) ↘ 1881 (10) (il quitte définitivement Aden en 1897)

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Alfred Bardey est un marchand-explorateur français que l’Histoire aurait oublié s’il n’avait été le patron d’Arthur Rimbaud en Ethiopie. A son retour définitif en France, Alfred Bardey couche ses souvenirs sur papier. A la fin des années 1960, ses descendants signale l’existence de l’ouvrage manuscrit à Joseph Tubiana.  Le célèbre Ethiopisant le publie en 1981 aux éditions du CNRS. Il fait l’objet d’une seconde édition chez l’Archange Minotaure en 2010, préfacée par Claude Jeancolas et illustrée de photographies et de documents annotés et légendés par Jean-Michel Cornu de Lenclos.

De la préface de Joseph Tubiana et du récit d’Alfred Bardey, on peut tirer les repères biographiques suivants :

1880-début mai : départ de Lyon, Aden, Bombay, Aden, Berbehra.

1880-4 août : départ de Zeilah pour Harar, première expédition à Harar.

1880-22 ou 25 août : arrivée à Harar.

1880- mi-septembre : départ d’Harar pour Zeilah, puis Aden.

1880-novembre : retour en France.

1881-février : départ de Lyon pour l’Egypte, puis Aden.

1881-15 mars : départ d’Aden pour Zeilah.

1881-5 avril : Hennessa, sur la route d’Harar, deuxième expédition à Harar.

1881-16 ou 17 avril : arrivée à Harar.

1881-début octobre : retour à Zeilah, séjour de 2 semaines avant de rejoindre Aden.

1881-décembre : séjour en France.

1882-février : départ de France pour l’Egypte, puis Aden.

1883-mai : retour en France pour se faire soigner.

1883-24 novembre : habite en Algérie selon une lettre.

1883-fin d’année : la Société Mazeran, Viannay, Bardey entre en liquidation.

1884-janvier : il est à Aden.

1884-fin avril : retour en France pour rendre compte de son mandat.

1884-juin : départ pour Aden

1884-juillet : activité de la nouvelle Société Pierre Bardey.

1897-mai ou juin : retour définitif en France.

1919 : Pierre Bardey rentre définitivement en France.

Biblethiophile, 05.04.2020

Edition du CNRS, 1981, 4ème de couverture :

«Alfred Bardey était un commerçant, il ne s’en cache pas, un explorateur dont les fins n’étaient pas désintéressées. Scrupuleusement honnête, je le crois, et jusqu’à la naïveté, comme l’a montré la subtilisation de ses manuscrits à Alger. Tenté par la découverte, oui, mais moins pour la gloire à en tirer que par souci d’efficacité. La lecture de ses souvenirs, de ton moins compassé que ses publications géographico-commerciales, révèle un observateur au regard aigu, plein de finesse et de sensibilité. Au début surtout il a commis des erreurs d’appréciation, en fonction des stéréotypes ayant cours, et qu’il accueillait. Non seulement il eut à découvrir à ses dépens les règles des relations commerciales avec les Africains, mais la simple psychologie de ses interlocuteurs lui échappait. Cependant, quand on compare ses réactions à celles de beaucoup de ses contemporains, on le trouve fort bienveillant – mais non aveugle. Quitte à commettre un ana­chronisme, on peut dire que cet homme n’était pas raciste. Digne «patron» du second Rimbaud?»

Joseph TUBIANA, linguiste et ethnologue, après avoir dirigé le Département d’Afrique Blanche et Levant du Musée de l’Homme et enseigné l’amharique et diverses langues éthiopiennes à l’Ecole Nationale des Langues Orientales Vivantes, dirige actuellement le Laboratoire Peiresc, Centre de recherche sur l’Afrique Orientale à Sophia-Antipolis. Il a effectué plusieurs missions de recherche en Ethiopie, au Tchad et au Soudan. Il a organisé en 1956 la Mission du CNRS aux confins du Tchad (Borkou-Ennedi-Tibesti et Wadday). Définissant le concept d’ethnologie historique et lui donnant ce nom, il a créé en 1960 le Séminaire d’Ethnologie historique de l’Afrique Orientale à l’Ecole Pratique des Hautes-Etudes (6e section).

Edition de l’Archange Minotaure, 4ème de couverture :

Alfred Bardey, le grand témoin. Extraits de la préface de Claude Jeancolas

Alfred Bardey ? Quelle importance pour nous ? L’Histoire l’aurait rangé, presqu’anonyme, dans cette catégorie très fin XIXe des marchands-explo­rateurs si sa route, un jour, n’avait croisé celle d’Arthur Rimbaud. Mais Bardey ne savait rien de cette qualité de celui qu’il recruta, un homme épui­sé, exsangue, cherchant du travail désespérément, et qui avait dit avoir 25 ans, comme lui. Certes, il voyait son employé « comme un original, vivant à l’écart des Européens, ne fréquentant que des indigènes et ayant appris très promptement les diverses langues du pays ». Certes, il le trouvait « un peu bizarre ». Mais d’ici à s’être douté de cette vie de poète maudit. Alfred Bardey, pour nous, est le témoin de ces années du silence. C’est un titre de gloire qui peut paraître moins brillant que celui de témoin de l’adoles­cence, à la naissance du génie. Et bien non, c’est Bardey qui a la plus belle part. Les années d’Afrique sont essentielles à notre affection pour Rimbaud. Ainsi Barr-Adjam d’Alfred Bardey est un texte précieux à qui aime Rimbaud.