BICHON Carnet de route Ethiopie.

↗ 2011 (08) ↘ 2011 (10)

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Carnet de voyage en ETHIOPIE par Philippe BICHON. Récit de 7 semaines seul en Abyssinie et Harar avec croquis, aquarelles et témoignages.

Dans une édition très fidèle au carnet original, je partage mon récit «brut de voyage» avec ce huitième carnet de route entièrement réalisé sur place (texte et illustrations). Pour un confort de lecture, le texte a été retapé avec une police manuscrite proche de mon écriture. La spontanéité de mes croquisaquarellesrécit et témoignages écrits en différents alphabets de la main des personnes rencontrées, transporte aussitôt le lecteur sur mes pas.

En découvrant à l’Est Harar la musulmane, je retrouve l’ambiance de mes escapades au Yémen. C’est en parcourant la route historique du Nord que se révèle l’Abyssinie des hauts plateaux avec en point d’orgue, Lalibela et ses églises monolithes enterrées. Le dessin sur le vif a là encore généré de bien belles rencontres dévoilant toute l’hospitalité de ce peuple digne et fier de son histoire.

Je tiens quotidiennement un journal décrivant mes journées, y consigne mes impressions, les anecdotes… Je demande aux personnes croisées de m’écrire quelques phrases. Cela me permet d’immortaliser toutes mes rencontres avec autant de témoignages écrits dans une multitude de langues et d’alphabets. Les artistes réalisent parfois un dessin sur mon carnet et souvent ceux-ci me tirent le portrait.

En près de 2 mois, j’ai rempli 2 carnets constitués chacun de 10 cahiers de 16 pages, réalisés avec des feuilles de 200 g de 20 x 25 cm. Inspiré par ce pays, j’ai réalisé près de 80 dessins sur le vif : croquis au feutre, monochrome ou aquarelle. J’ai fait réaliser les couvertures par un prêtre à Axoum, en cuir embossé sur bois, comme les manuscrits religieux.

Le carnet une fois de plus fut un formidable passeport tout au long du voyage, pour favoriser la rencontre et l’échange. Souvent le dessin m’aura amené à pénétrer l’intimité du foyer, délaissant l’étiquette de touriste pour venir partager quelques instants ou quelques jours avec des gens touchants.

Ce livre a obtenu le Prix Pierre Loti 2015

«On n’est pas dans un de ces beaux livres sur papier glacé à la maquette et au calibrage professionnels, mais bien dans le carnet de route encore plein de sable d’un amoureux du voyage ; un ami qui vous aurait prêté pour un temps ses précieuses notes, uniques et personnelles».
Libération – nov. 2014

Extrait :

« Traversant un véritable petit canyon, rendu très glissant par la pluie, je parviens tant bien que mal jusqu’à Beta Abba Libanos. Celle-ci ne présente qu’une façade inachevée, la roche étant sans doute plus problématique à travailler à cet endroit, mais l’intérieur est finement sculpté. Le prêtre pose gentiment devant ces peintures religieuses si typiques d’Ethiopie, avec ces personnages aux grands yeux. En sortant, j’entends un peu plus haut un jeune qui apprend l’alphabet, à l’ombre d’un arbre. Je le rejoins et me retrouve juste au-dessus de Beta Gabriel, sur les grands rochers qui surplombent le village.
Deux hommes sont assis là, à contempler le paysage. Nous échangeons quelques paroles amicales… La route qui descend vers le bas du village est en partie recouverte de fleurs de Meskel au jaune éclatant. Les arbres sont, comme souvent ici, magnifiques. Soudain, je suis interpellé par une cacophonie sans nom semblant venir du toukoul en contrebas, dont j’aperçois la chevelure de chaume. Je m’approche et découvre un prêtre adossé à la porte, en train de faire la classe à tout un groupe de jeunes qui, Bible en main, récitent tout haut à qui chantera le plus faux les écrits sacrés ! Une scène pas si différente des écoles coraniques, en fait… Je m’assois non loin, ce qui ne manque pas de faire sourire l’assemblée. L’occasion est trop belle, je sors la boîte d’aquarelles et le carnet. Une fois fini, je leur montre le résultat et le prêtre semble beaucoup apprécier le dessin. La conversation s’engage, mais je préfère les laisser à leurs études. Nous nous retrouverons à peine 10 mn plus tard, pour la pause déjeuner. Son jeune fils, qui connaît quelques mots d’anglais, me dit que je suis invité à partager leur repas. »

Carnet de route – Philippe Bichon

Source : https://globecroqueur.com/carnet-ethiopie/