Description

Notes

Pierre Carette-Bouvet est un des fils de Mme Carette, née Bouvet, dame d’honneur de l’impératrice Eugénie et arrière-petit-fils de l’amiral Bouvet. Dans le journal La Vérité du vendredi 14 août 1896, on apprend que le passager Pierre Carette devait être débarqué à Djibouti et « qu’il vivait, il y a quelques années, à Massaouah, comme négociant. Il a déclaré qu’il était sportman et qu’il allait à Djibouti pour y chasser ». Son bateau, le Doelvyk transporte des caisses de fusils portant la marque Rapaz, fabrique de Castelbran, à Saint-Etienne et en outre 2200 caisses de munitions et quelques centaines de caisses renfermant des sabres. Dans La Dépêche Coloniale du 30 juin 1898, Carette se retrouve être employé de la construction du chemin de fer et dans Le Petit Caporal du 26 septembre 1899, secrétaire de M. Chefneux. Plus tard, dans L’Echo Saumurois du 12 avril 1902, il est devenu directeur des chemins de fer éthiopien et l’article rend compte d’une tentative de meurtre sur sa personne de la part du vicomte de La Villarmois, directeur d’une minoterie de Djibouti. Il échappe miraculeusement à la mort.

Rosanna Van Gelder de Pineda nous apprend qu’il est chargé du « Service des Affaires Indigènes » à l’époque de la première Compagnie des chemins de fer éthiopien et qu’il jouit d’une puissance considérable sur le trajet Djibouti et Diré-Daoua et même à Addis-Abeba. Le service des Affaires Indigènes est en charge de la sécurité de la voie ferrée et des installations jusqu’à Diré-Daoua. Il assure les rapports entre le chemin de fer et les tribus issas. La « petite armée » de Carette est une forme volante qui exécute des opérations de représailles, une milice justicière. Dans un des deux articles par Carette-Bouvet publiés en 1906 dans L’Anthropologie laissent entendre qu’il s’est récemment trouvé au pays somali, appelé par ses fonctions et qu’il y a rencontré le zoologiste Henri Neuville s’en retournant en France avec les collections réunies par le baron Maurice de Rothschild. L’expédition en Abyssinie du baron occupe une bonne partie de l’année 1904.

On ignore à quelle date Pierre Carette-Bouvet quitte définitivement l’Ethiopie pour, selon Rosanna Van Gelder de Pineda, s’installer en Algérie et s’essayer à la viniculture. Si l’on en croît dédicaces des deux présents articles, son départ est postérieur à 1907.

Biblethiophile, 10.12.2022