[DROUILLET] DENAT Le pilote du diable.

↗ 1935 (10) ↘ 1935 (12)

UGS : 0193510 Catégories : ,

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Réf. Biblethiophile

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L’auteur du livre Le pilote du diable, René Denat, utilise les carnets de René Drouillet et ses propres souvenirs pour ressusciter l’époque des pionniers de l’aviation en France. Dans les années 1930, le français René Drouillet pilote le Beechcraft appartenant à Maurice Salle. En raison de particularités techniques, l’avion ne peut pas être homologué en France et de ce fait porte une immatriculation américaine.  Le pilote le présente dans toute l’Europe dans le but de le vendre. En 1935, il est décidé de le vendre à l’empereur d’Ethiopie. Drouillet s’envole de Villacoublay-Morane pour Addi-Abeba avec à son bord le journaliste Henry de Vilmorin[1]. Il croise le chemin du journaliste Roland Struck qu’il embarque sur un court trajet. A Djibouti, il rencontre le commandant Demangeot. De nombreux journalistes et pilotes sont prêts à se rendre à Addis Abeba. Drouillet ne tarde pas à atteindre Addis-Abeba où l’empereur lui accorde une audience. Le Beechcraft l’intéresse et le souverain décide d’envoyer le pilote sur le front nord, à Mekele, avec la mission d’apporter un message au Ras Desta. A Dessie, le Français rencontre le journaliste américain Herbert Knickerbocker qui veut à tout prix faire partie du voyage et qui se dit prêt à payer 100’000 francs sa place. L’avion poursuit sa course, essuie des tirs de mitrailleuses italiennes ou éthiopiennes en redécollant de Mekele, atteint Axoum retourne à Dessie en survolant Gondar et le Lac Tsana. De cette expédition, le reporter américain ramène un film qu’il montre à l’empereur. Ce dernier nomme Drouillet « Conseiller de l’Air » et demande un vol de reconnaissance au-dessus du front somalien. A Djidjiga, ils sont accueillis par le Ras Nasibu. De retour à Addis, Hailé Sélassié projette l’achat de 5 avions et envoie Drouillet aux Etats-Unis. D’après Michel Barrière (www.crezan.net), le conseiller quitte l’Ethiopie le 3 décembre 1935, emmené à Djibouti par le pilote allemand de l’empereur, Ludwig Weber, dans son Junkers. Il se charge de sa mission en partant pour New York le 5 janvier 1936 (et non 1937 comme l’affirme Denat) et en retournant en France en février, juste avant la livraison du premier Beechcraft. L’avion est rapidement mis sous scellés pour des raisons qui restent peu claires. La politique n’est certainement pas encline à laisser passer un appareil qui serait destiné à l’empereur d’Ethiopie avec le risque de déplaire à l’Italie fasciste. Ayant obtenu l’autorisation de faire tourner le moteur, Drouillet en profite pour subtiliser l’appareil et, en raison d’une panne, termine son échappée dans les environs de Rome. Denat élude complètement la question que pose la présence du « Conseiller de l’Air » de Hailé Sélassié dans le pays qui a déclaré la guerre à l’Ethiopie. Seules subsistent des hypothèses. Les informations manquent également pour expliquer comment le Beechcraft et son pilote se retrouvent missionnés par le gouvernement français pour établir une liaison entre les ressortissants français qui se trouvent à Madrid et les ramener dans leur patrie et qu’il ne soit plus fait mention de l’empereur d’Ethiopie, même déchu et, à partir de mai 1936, en exile en Angleterre.

Dans tous les cas, depuis son séjour à Rome, Drouillet s’engage sur d’autres fronts et ne semble plus avoir de contact avec l’Ethiopie. Il meurt en 1974 d’un accident de la route.

Biblethiophile, 06.09.2020

 

[1] Cf. http://www.crezan.net/pag_vyg/drouillet.html complète de manière précieuse le récit de Denat.