MERCIER Asrès.

↗ 1973 ↘ 1985

UGS : 0197399 Catégories : ,

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Réf. Biblethiophile

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Jacques Mercier est depuis deux ans en Ethiopie quand, en avril 1975, il rencontre Asrès le magicien, vieux savant, célèbre en son pays, qui fait grand usage des talismans.

Une véritable complicité, une amitié s’instaure alors entre les deux hommes, et durant dix ans Asrès racontera, avec un plaisir évident, sa vie, ses pratiques, ses rites, sa magie.

Dès 1975, bien que tout à fait valide, Asrès ne quitte guère son lit sinon pour accomplir quelques rites à l’écart de la ville. Il entasse sous sa couche des sacs de plantes et de substances animales, des livres des grimoires, des encriers, des feuilles de papier et de parchemin, et n’a qu’à se pencher sur le bord de son matelas pour récupérer ce dont il a besoin.

Confortablement allongé, un verre de gnole à la main, Asrès raconte sa vie, en riant de ses déboires autant que de ses succès. Tout petit, il rêve d’être chasseur d’éléphant. Pour survivre, il devient coupeur d’arbres, envoûteur, un peu charlatan aussi, soldat par intermittence, trafiquant d’esclaves à ses moments perdus. Un rêve étrange lui révèle son destin, de vaurien il devient magicien. Il vit de magie, de rapines et de vagabondages avant d’entrer au service des nobles et de fréquenter la cour du Négus. Cependant Asrès, en proie à une errance qui, dit-il, a été créée avec lui, repartira prophétiser, guérir et duper en affrontant la faim, les brigands et les juges tatillons.

Loin de l’anecdote, ce livre est un témoignage exceptionnel, un document humain passionnant, qui se dévore comme le meilleur des romans et qui dévoile un siècle de l’histoire d’un pays fascinant : l’Ethiopie.

Jacques Mercier, chercheur au C.N.R.S., est membre du Laboratoire d’Ethnologie et Sociologie comparative de l’Université de Paris X – Nanterre.

Source : 4ème de couverture.

“J’ai été créé vagabond. Seule la vieillesse m’a couché. J’ai vagabondé dès mon plus jeune âge alors que j’étais encore dans le ventre de ma mère! Je fus conçu un jour qu’elle était allée acheter une ombrelle au marché. En ce temps-làv les ombrelles tressées en feuilles de palmier étaient une nouveauté et coûtaient cher. Ma mère s’appelait Mebrat. Elle était belle. Vraiment elle était la “lumière” (mebrât) même. Sur le marché elle rencontra mon père qui vendait des ombrelles.

[…] Il la vit déambuler d’étal en étal et la trouva belle : “Que t’arrive-t-il ? Que perdrais-tu à acheter cette ombrelle ? Et celle-ci ? Et celle-là ?” Et tous deux d’en discuter le prix. Il lui vendit une ombrelle en lui accordant un petit rabais. Il la séduisit. Il la goûta et l’aima. Une grossesse s’ensuivit. C’était au mois d’avril en l’année de Luc, précédant la bataille d’Adoua…”

ASRÈS LE MAGICIEN

Source : 1er rabat de jaquette

[…] Sans se dérober, Asrès m’exposa abondamment sa pratique, détaillant ses rites thérapeutiques, montrant ses principaux médicaments, décrivant leur préparation et leur usage, discourant sur la symbolique et la fonction des talismans. […]

Confortablement allongé sur son lit, un verre de gnole à la main, il enchaînait librement récit sur récit, mimant du geste et de la parole les attitudes et le ton de chacun des protagonistes, riant de ses déboires autant que de ses succès. Quand il estimait une histoire particulièrement belle, il demandait d’un mouvement des lèvres à en écouter l’enregistrement. Sa faconde eut bientôt balayé mes appréhensions et, de narration en narration, de confidence en confidence, il m’installa dans l’intimité de sa propre situation, celle d’un magicien et thérapeute aux prises avec les folies et les misères des uns et des autres.

Jacques Mercier

Source : 2ème rabat de jaquette