ROUAUD Afä-Wärq un intellectuel éthiopien témoin de son temps.

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Réf. Biblethiophile

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Au moment où Afä-Wärq entreprend d’écrire, la littérature éthiopienne est forte d’une tradition classique vieille d’un millénaire. L’Ethiopie, toutefois, comme d’autres pays veut sa « Renaissance » et s’y emploie.

Sous le negus Téwodros l’amharique a commencé à supplanter le guèze comme langue d’expression littéraire. Mais il lui manqua encore un premier écrivain de talent. Afä-Wärq Gäbrä-Iyäsus sera celui-là. Auteur de la première biographie historique, du premier roman, d’articles de presse, de pamphlets, etc., il n’écrit pas pour se raconter, pour plaire ou pour distraire, mais pour instruire et aider à la modernisation de son pays. Car là est sa passion : faire que sa patrie rattrape le peloton des nations européennes parmi lesquelles il admire l’Italie. Pour aider à réaliser son rêve, il s’engage dans la vie publique, il est directeur des douanes, magistrat, diplomate et il prend des options périlleuses qu’il croit propres à accélérer le développement de l’Ethiopie.

Ainsi Afä-Wärq a-t-il tracé la voie à de nouvelles formes littéraires et campe-t-il un nouveau modèle humain et social de l’écrivain éthiopien. Au-delà, sa vie comme son œuvre témoignent de l’introduction de la civilisation occidentale dans le pays et de la naissance de l’Ethiopie moderne.

Source : 4ème de couverture (édition de 1991).

Mis à part les têtes couronnées et les ras, Afä-Wärq est l’Ethiopien qui a suscité la biographie la plus fouillée. On ne sera jamais assez reconnaissant à Alain Rouaud d’avoir rassemblé dans son Afä-Wärq : un intellectuel éthiopien témoin de son temps, 1868-1947 pratiquement tout ce qui était disponible. Loin de là l’idée qu’aucun autre Ethiopien ne mérite autant d’attention car très vite s’imposent d’autres prétendants comme Lorenzo Taezaz, héro de la deuxième guerre mondiale. Résumer la vie d’Afä-Wärk serait outrager le travail de l’érudit. Que celui dernier pardonne les repères chronologiques emprunté aux pages 316-325 :

10 juillet 1868 :                 naissance d’Afä-Wärq Gägrä-Iyäsus.

1883 (?):                            il arrive à la cour d’Entotto.

Juillet 1887 :                     il quitte le Choa pour aller étudier en Italie.

21 août 1889 :                   il se joint à la mission du ras Mäkwännen venu en Itailier ratifier le traité de Wecalé.

4 décembre 1889 :            il retourne en Ethiopie avec la mission Mäkwännen.

Mars 1894 :                       entré en conflit avec Taytu, il est interdit au gebbi.

29 septembre (?) 1894 :    sous la conduite d’Ilg et accompagné de Gugsa et Qetaw, il est exilé vers l’Europe.

Décembre 1894 :              Ilg chaperonne les trois jeunes gens en Suisse.

Décembre 1895 :              les trois jeunes gens s’échappent en Italie puis en Erythrée.

Mars 1896 :                       à Massaoua, ils embarquent pour Naples.

1896 :                               il étudie à Turin.

1902 :                                il enseigne l’amharique à Naples.

1904 :                               il épouse Eugenia Rossi.

1912 :                               il s’installe en Erythrée.

1918 :                               il se rend à Addis-Abéba.

1919 :                               il se rend aux Etats-Unis (?).

1922 :                               il se rend à Turin puis va prendre ses fonctions de näggadras à Diré-Daoua.

31 octobre 1922 :              il accueille le ras Täfäri qui se rend à Djibouti et Aden.

1927 :                               il fait un voyage (diplomatique ?) en Italie.

Mai 1932 :                         il est nommé chargé d’affaires à Rome.

28 octobre 1935 (?) :         il quitte Rome pour Addis-Abéba.

Mai 1936 :                         il rencontre l’empereur à Diré-Daoua et lui reproche sa fuite.

6 juin 1936 :                      il est signataire de la déclaration d’allégeance de la notabilité éthiopienne à l’occupant.

5 mai 1941 :                      il est arrêté, jugé et sa condamnation à mort commuée en relégation à vie.

25 septembre 1947 :         mort d’Afä-Wärq Gägrä-Iyäsus à Girén.

Biblethiophile, 16.05.2021