THESIGER Carnets d’Abyssinie.

° 1910 ↘ 1913, ↗ 1915 ↘ 1919, ↗ 1930 ↘ 1931, ↗ 1933 ↘ 1934, ↗↘ 1940, ↗ 1943 ↘ 1944, ↗ 1959 ↘ 1960, ↗↘ 1966.

UGS : 0191099-11 Catégories : ,

Informations complémentaires

Auteur

Titre

Éditeur

Lieu d'édition

Année d'édition

Description

Langue

Réf. Biblethiophile

Première entrée

Sortie définitive

Description

 

Wilfred Thesiger fait partie des rares Européens qui sont nés en Abyssinie et qui ont été influencés toute leur vie par leurs racines. L’Abyssinie apparaît très tôt dans l’histoire des Thesiger. Le grand-père de Wilfred, le général Chelmsford, se bat en Abyssinie pendant la campagne de Magdala. Son père prend ses fonctions de ministre britannique à Addis Abeba en 1909, une année avant la naissance Wilfred. Il n’a pas l’honneur de rencontrer Ménélik mais il est témoin de tous les événements qui suivront sa mort. En 1911, il escorte le Ras Kassa en Angleterre au couronnement du roi George V. A son retour, l’Abyssinie entre dans une période troublée par l’avènement de Lidj Yassou, la révolution et l’éclatement de la Première Guerre mondiale. En 1913, toute la famille est en Angleterre pour un congé. A condition de retourner en Abyssinie à la fin de son congé, l’armée accepte d’engager le père de Wilfred le 14 août 1914. Cinq mois plus tard, ils sont de retour à Addis Abeba. La révolution intervient alors que Wilfred n’a que six ans. Malgré son jeune âge, il se souvient de l’arrive à la légation du fils du ras Tafari, Asfa Wossen, acceptant la protection du consul. Cet événement est un des premiers jalons dans la vie du futur explorateur. Des années plus tard, Tafari, devenu l’empereur Haïlé Sélassié, témoignera à Wilfred toute sa reconnaissance. Le défilement du bataillon du Choa, en route vers le nord livrer bataille au Négus Mikaël, impressionne indéfectiblement l’enfant. En 1919, son père est rappelé en Angleterre, obligeant Wilfred à se conformer à la vie occidentale et aux codes de l’école anglaise. L’épreuve est d’autant plus douloureuse, qu’une année seulement après leur départ d’Addis Abeba, son père meurt brutalement. Au cours de la décennie suivante, l’Abyssinie n’est plus au cœur de ses préoccupations.

En 1930, c’est le ras Tafari qui lui rappelle ses origines et qui l’invite à son couronnement. Le Foreign Office le nomme au titre d’attaché honoraire auprès du duc de Gloucester qui assistera à l’événement en qualité de représentant de son père, le roi George V. Insigne honneur, l’empereur lui accorde une audience privée. On relèvera pour l’anecdote que le père figure sur la photo prise le jour de l’investiture du ras à la régence de l’Ethiopie et le fils sur celle prise le jour de son couronnement empereur. Ne perdant aucune occasion, Thesiger décide d’explorer le pays danakil et notamment le sultanat d’Aoussa. Même si sa première exploration est contrainte à faire demi-tour à Bilen, le désir irrésistible d’aller là où d’autres ne sont jamais allés l’obsède. Le second jalon est planté. Le 8 septembre 1933, il est de retour en Abyssinie pour explorer l’Aoussa et découvrir ce qu’il advient de l’Aouache. La première tentative est un échec. Cautionnée par le Dr Martin, la seconde tentative est couronnée de succès. Elle quitte le chemin de fer le 8 février 1934 et s’embarque sur un dhow à Tadjourah le 23 mai. Wilfred Thesiger devient le premier Européen à avoir exploré le sultanat d’Aoussa. On ne le reverra plus en Abyssinie avant l’entrée de la Force Gidéon. Il est affecté à Kutum au Nord Soudan (1935-1937) et au Sud Soudan (1937-1940). On notera qu’au cours de son affectation, il rencontre, entre autres, le colonel Hugh Boustead et Charles Dupuis et qu’à l’occasion d’un congé en Angleterre, il assiste à l’arrivée à la gare de Waterloo de l’empereur Haïlé Sélassié. Ce dernier le reçoit deux jours plus tard. En 1939, l’amoureux des déserts démissionne de son poste dans le Nuer occidental. En mai de l’année suivante, il est affecté à Gallabat, à la frontière soudano-ethiopienne. Le 10 juin, l’Italie entre en guerre. Le bataillon de Thesiger accueille la nouvelle en mitraillant les positions occupant Metemma.

Même si l’auteur de « La vie de j’ai choisie » ne mentionne pas les précurseurs que sont Monnier, Barontini, Ukmar et Rolla, il reconnaît que « […] la résistance abyssinie sauva le soudan de l’invasion alors que ce pays de trouvait pour ainsi dire sans défense. De la même façon […], par la suite, elle faciliterait considérablement la conquête de toute l’Afrique orientale italienne ». Malgré que son journal lui ait été confisqué, Thesiger garde en mémoire des souvenirs précieux de sa participation à la Force Gidéon commandée par le colonel Orde Wingate. Les rapports qu’il a avec ce dernier sont prévisibles. Les seuls objectifs qui les font converger sont la libération de l’Abyssinie et la restauration l’empereur sur son trône. Thesiger retrouve le colonel Sandford qui est un ami de longue date de la famille. La campagne du Godjam atteint son objectif et se termine par un banquet que l’empereur donne au palais en l’honneur des officiers britanniques ayant servi dans son armée.

En octobre 1943, Haïlé Sélassié rappelle Thesiger et l’affecte à Dessie. L’explorateur démissionne après une année et quitte l’Abyssinie pour assouvir son désir de découverte. Ce n’est qu’en janvier 1959 qu’il retourne à ses racines et se laisse impressionner par Lalibela. Au mois de mars, on le retrouve à Addis Abéba avant de se mettre en route pour Soddo, à la frontière avec le Kenya. Après un court séjour en Europe, il décide de parcourir tout le Nord pendant toute l’année 1960. A l’occasion des célébrations du 25ème anniversaire du retour d’Haïlé Sélassié, Thesiger se mêle aux vétérans qui ont servi sous les ordres de Wingate dans la campagne du Godjam.

Le récit « La vie que j’ai choisie » portant le titre original « The Life of My Choice » est rédigé en 1986. L’auteur n’y mentionne aucun retour en Ethiopie depuis 1966. La mort de l’empereur, la prise de pouvoir de Mengistu et les famines ne sont certainement pas étrangères à son absence sur la terre qu’il affectionne.

En 1996, il publie « The Danakil diary », paru en français sous le titre « Carnets d’Abyssinie ». Il reproduit de longs passages de « La vie que j’ai choisie » et des lettres envoyées à sa mère. Le récit concerne les années 1930 à 1934.

En 1987 paraît « Visions of a Nomad », « Visions d’un nomade » en français. Les photos se rapportant à l’Ethiopie ont été prises au cours des voyages de 1959-1960.

Wilfred Thesiger meurt en 2003.

Biblethiophile, 09.08.2020