De 1935 à 1941

Poursuite vers le Nil Blanc.

BALSAN (François) ↗ 1935 ↘ 1935

Édition

Éditeur : Susse

Lieu : Paris

Année : 1947

Description

Signature : Envoi de l'auteur

Reliure : broché

Références

Réf. Biblethiophile : 1792

Réf. Pankhurst Partie : -

Réf. UGS : 0193500

Première entrée : 1935

Sortie définitive : 1935

COLLATION :

278 pp., photos N&B, une carte dépliante en fin de volume.

En savoir plus

François Balsan et Bernard d’Oncieu de Chaffardon tentent d’atteindre le Nil Blanc à partir d’Addis Abeba sans permission de l’Empereur. La passion d’aventure de l’auteur dissimule un étouffement de la Société, de soucis et de conventions ainsi qu’un besoin d’oubli de chagrin de cœur. Il arrive en Ethiopie au tout début de 1935. Bernard d’Oncieu a déjà parcouru le Harrar en compagnie du R. P. Azaïs pendant 3 mois, l’année précédente et se trouve à Addis Abeba. Leur association est instantanée et s’explique dans leur goût commun du risque. Le récit décrit l’itinéraire de la capitale à Gori, ville terminus en raison de leur arrestation. Ils sont rapatriés à Addis-Abeba sous bonne escorte. Les détails de l’aventure ne manquent pas d’intérêt. Cependant, les propos de l’auteur, que l’on peut mettre sur le compte de la jeunesse, ne sont plus audibles aujourd’hui. L’esprit de supériorité et le racisme, peut-être acceptables à l’aune de la seconde guerre mondiale sont omniprésents. A ses yeux, seuls sont tolérés les hauts dignitaires éthiopiens qui ont l’heur de s’exprimer en français. Les femmes Chankallas-Moas sont dépeintes comme « de noires femelles, noires d’encre, poussant des cris aigus en nous découvrant, et sautillant chacune vers l’abri d’un tronc. Elles sont nues. Leurs peaux brillent. Leurs vilains seins ballottent. Faces rondes, nez écrasés, bouches lippues », un peu plus loin comme des « femelles simiesques ». Lorsque ces femmes ne craignent plus l’auteur, il les déclare « apprivoisées ». Sa perception de la traite humaine permet de mieux comprendre le voyageur : « la traite n’est pas le métier de simple brutalité et de cruauté de l’on dépeint. Elle est un art, qui d’ailleurs disparaît. Elle postule des qualités de connaisseur, des ménagements pour le gibier […]. »

On comprendra que la fin de l’ouvrage est vite atteinte.

A relevé les rencontres des Allemands Küntz et Wilberg. Prasso est seulement mentionné et, de surcroît, comme étant un Français de Marseille.

Balsan est expulsé d’Ethiopie par ordre de l’Empereur sans qu’il n’en garde rancune. Il est de retour en France avant l’invasion de l’Ethiopie par l’armée italienne fasciste. Le livre est rédigé plus de 10 ans après cette aventure de jeunesse, en 1947. Les horreurs de la seconde guerre mondiale ne semblent pas avoir atténué les réflexions racistes de l’auteur.

Biblethiophile, 31.05.2020